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Musiques communautaires :
La musique permet à un groupe préexistant de s’exprimer. Elle est donc un lien entre les différents membres du groupe. On les appelle des musiques communautaires, leurs buts étant de garder les personnes unies. La musique incarne donc leur collectivité. Alain Darré l’explique ainsi : « en mettant en œuvre un travail de rassemblement (d'identifiants culturels et de récepteurs), célébration, diffusion de symboles, les musiques peuvent en effet servir de support d'identification voire de véritable totem identitaire. Les exemples basque, breton, corse, andalou, cap-verdien et cajun sont de ce point de vue significatif. Ils incarnent les déclinaisons musicales d'un discours identitaire. »
2. Communautés de musique :
La musique peut aussi créer de nouvelles communautés. On les appelle « communautés de musique ». C’est quand la musique va au-delà de sa première fonction qui est de réunir des individus ayant les mêmes centres d’intérêts. Il y a, par exemple, le fan club d’Elvis Presley.
La musique s’inscrit dans le temps et la société. Chaque génération a un « type de musique », marqueur de ce temps. Cela permet de caractériser le groupe, la génération ou la communauté concerné. Selon R.M. Schafer, la musique est « l'empreinte sonore qui caractérise une communauté, un son unique ou qui possède des qualités qui le font tout particulièrement remarquer ou prendre en considération par les membres de cette communauté. Identifiée, une empreinte sonore doit être protégée, car elle compte parmi les sons qui confèrent à la vie acoustique d'une communauté son caractère unique. » Si un individu prend un genre musical comme genre de prédilection, il prend position face au reste de la société. Mais il affirme son appartenance à ce groupe.
Certains groupes vont imiter un groupe plus influent. On parle d’effet d’imitation. La société et surtout la publicité, incitent les jeunes à calquer leurs consommations sur les personnes représentant des produits. Leur volonté de s’intégrer les pousses à se conformer à la consommation du groupe voulu, appelé modèle. Par exemple, un groupe qui relance un genre musical avec de nouvelles caractéristiques sera forcément recopié. Il en est de même pour les codes vestimentaires. Les groupes de fans vont être reconnaissables en fonction de leurs habits, parfois en adéquation avec leurs groupes fétiches. Les groupes d’aujourd’hui (et plus particulièrement les jeunes) pratiquent leurs propres cultures avec leurs valeurs et leurs normes.
D’autres groupes encore vont essayer de se distinguer. Aujourd’hui, les jeunes sont en différents groupes plus ou moins influençables. Seulement, des personnes veulent montrer qu’elles sont différentes des autres. Cela se traduit par leurs consommations. On appelle ça les effets de distinction ou effets de signe, ce qui peut parfois amener à une consommation ostentatoire. Une consommation ostentatoire, est une consommation qui s’effectue dans une logique de distinction, c’est-à-dire pour montrer sa domination par sa position sociale supérieure. En effet, les catégories dominantes vont chercher à se séparer des catégories populaires. Cette séparation peut se manifester physiquement et géographiquement pour développer « l’entre-soi » (Pierre Bourdieu), afin de ne pas se mêler aux autres classes. La plupart des jeunes ont une consommation différente de celle de la norme. Ils construisent leurs identités sur celle-ci. Cela fait donc apparaitre des groupes d’individus plus ou moins en marge de la société comme les gothiques, les punks ou les rastas. Tous ces groupes développent des habitudes culturelles qui leurs sont exclusives.
Il est essentiel de préciser que ces types de communautés sont très différents : ils reposent sur des processus d’adhésion différents, et ne répondent pas aux mêmes besoins identitaires.